2010-15414-camwater-l-entreprise-publique-du-secteur-de-l-eau-au-cameroun-realise-un-benefice-de-1-8-milliard-de-fcfa-en-2019-79_L

Plus de 3 ans après la fin du contrat d’affermage  qui le liait à la Camerounaise des Eaux (CDE), rien ne va plus au sein de l’entreprise publique de gestion du secteur de l’eau au pays de Paul Biya. Entre les menaces récurrentes de débrayage des employés, le vol de matériel…et le malaise permanent, la Cameroon Water Utilities (Camwater) pique du nez. Plus grave, depuis quelque temps, les employés sont sans salaires. Une situation qui risque de causer une déflagration aux conséquences incalculables dans les prochains jours, si elle n’est pas régularisée à temps. Le Directeur général Gervais Bolenga sur des charbons ardents.

A sa prise de fonction, l’actuel Directeur général de la Cameroon water utilities (Camwater)  devait faire face à quatre principaux défis. Premièrement, il devait accroître l’offre en eau potable sur l’ensemble du territoire. À cet effet, le Gouvernement avait élaboré un Plan directeur de l’hydraulique urbaine et périurbaine. Avec ledit Plan, il était question qu’à l’horizon 2035, le Cameroun atteigne un taux de desserte à 85% sur l’étendue du territoire national. Deuxièmement, le DG de la Camwater devait poursuivre les investissements de l’amélioration de l’accès en eau potable. A ce niveau il convient de rappeler qu’il s’agit là d’un point qui fait partie des 17 objectifs de développement durable adopté par les Nations Unies en septembre 2015. L’objectif est qu’à l’horizon 2030, qu’il y ait un accès universel et équitable à l’eau potable pour tous. Du Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD) dit sur ce point que «l’accès à l’eau potable et à l’assainissement a progressé ces dernières années au Cameroun où la situation est globalement meilleure que dans le reste du continent. En 2015, 76% de camerounais avaient accès à l’eau potable mais seulement 46% ont un système d’assainissement amélioré. Cela reste relativement faible même si le Gouvernement et ses partenaires font beaucoup dans ce domaine». Troisièmement, Gervais Bolenga devait mettre un accent sur la planification, la réalisation d’études, la maîtrise d’ouvrage, la recherche et la gestion des financements pour l’ensemble des infrastructures et ouvrages nécessaires au captage, à la production, au transport, au stockage et à la distribution de l’eau potable. Quatrièmement le DG devait s’occuper de la préparation de l’absorption de la Camerounaise des eaux. Curieusement, les résultats de la Camwater depuis l’arrivée de Gervais Bolenga à la tête du top management de cette entreprise laissent à désirer et tranchent net avec le climat social au sein de cette entreprise. Selon certaines indiscrétions, il existerait des clans au sein de la structure. Les responsables nommés par les anciens directeurs généraux de cette entreprise leur étant restés totalement fidèles. Toute chose qui ne garantit pas une saine et bonne collaboration avec l’actuelle dirigeante.

Programmé pour échouer

 La situation délétère actuelle et même les résultats obtenus jusqu’ici étaient sans doute prévisibles, au vue de l’inexpérience de ce jeune loup, quand on connait tous les soubresauts endurés par le secteur de l’eau au Cameroun ces 10 dernières années. Sa seule nomination laissait déjà présager ce qui arrive.  Des sources, Gervais Bolenga serait l’émanation des réseaux mafieux obscurs tapis dans l’ombre à la présidence de la République. Il est possible qu’après de bons et  loyaux services à son mentor, ce’’ bangando’’ de Yokadouma avait été propulsé à ce poste prestigieux tant convoité comme récompense. Sauf que depuis qu’il est là, la structure va de mal en pire. Le Cameroun n’a pas encore connu la crise de l’eau tout simplement grâce à la maturité de son peuple. L’absence criarde d’eau potable dans les ménages, les factures à têtes chercheuses, sans toutefois oublier le sabordage de plusieurs projets pouvant améliorer les meilleures conditions d’accès à l’eau potable. Malgré les multiples efforts du gouvernement pour maintenir ce secteur debout, il est clair la mal gouvernance, l’ignorance, et l’orgueil de Bolenga ne sauraient apporter la sérénité dans la boite. Dire au commun  des Camerounais aujourd’hui que les employés de la Camwater font face aux aérés de salaire relève de l’imaginable. Pourtant, c’est la triste réalité. Un adage bien africain renseigne qu’«un poussin destiné à devenir un coq, on le reconnait dès ses premiers pas». Aussi, lorsqu’on a vu ses premiers pas de la Cameroon water corporation Utilities (Camwater) dans l’accomplissement des missions de la défunte Cde, on a compris tout de suite que la fin de la soif au Cameroun n’est pas pour demain. Malgré le changement régulier du top management de la Cameroon Water Corporation Utilities, l’entreprise du service public de l’eau au Cameroun continue de stagner dans les eaux fangeuses de la fainéantise. De Basile Atangana Kouna (pensionnaire depuis quelques années à la prison de Kondengui), à Alphonse Roger Ondoa Akoa, en passant par  Jean Williams Sollo, ainsi que Gervais Bolenga, actuels maître des céans, les directeurs généraux se succèdent à la Camwater mais les problèmes de l’eau demeurent intacts au Cameroun. Comme si ces individus, à qui «la force de l’expérience» donne sa très haute confiance pour tenir les rênes de cette entreprise, ont pour principal point sur leur feuille de route, la perpétuation du règne de la soif dans le triangle national. Moderniser et réconcilier les populations avec le service public de l’eau potable, serait-elle une mission impossible pour la haute hiérarchie de la Camwater ?

By power

One thought on “Camwater : Les employés sans salaires”
  1. Bonjour
    Tous mes encouragements pour ce journal en ligne .
    Comment faire pour s’abonner ?
    Merci

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