C’est la tendance qui se dégage du tour de ville effectué dans les différents points.
Sur 268 000 pagnes de la journée internationale de la femme (|IF) 2021 déjà livrés par la Cotonnière industrielle du Cameroun (Ci- cam), la ville de Yaoundé en a déjà consommé 101840, soit 38%. «Nous avons une parfaite maîtrise du marché cette année, contrairement aux années antérieures. Notre magasin est désengorgé parce que le service a été fluidifié », affirme Guy Alain Mouyema, délégué régional Centre-Sud- Est de la Cicam. A deux semaines de la Journée internationale de la femme, plus de 1 000 ballots de pagnes ont déjà été écoulés. La boutique Cicam à Yaoundé, enregistre déjà plus de 500 clients alors qu’il n’est que lOhBO. Wirba, employé au ministère des Finances, vient de faire un versement de 450 000 F, équivalant de 80 pagnes. « Vous serez servi demain, car le stock de ce jour est épuisé », lui répond le délégué régional.
Au marché Mokolo, un magasin de distribution de pagnes met en exergue les tissus du 8 mars dont l’un est de couleur jaune et l’autre orange. Les deux couleurs se vendent au prix de 6 800 F. Cependant, il y a deux types de tissu, l’un est de première qualité, tissu bien tissé et l’autre de second choix, un peu plus transparent et léger. « Chaque année au mois de janvier, les commerçants de tissu préfinancent la fabrication du pagne de 8 mars. Cette caution varie. Certains déposent 1 000 000 F, d’autres vont au-delà, c’est- à-dire de 1 500 000 F à 5 000 000 F, Nous bénéficions en retour d’une remise allant de 1 à 8% », affirme Edouard T., commerçant au marché Mokolo. D’après lui, cette caution donne également droit aux tissus de premier choix, vendus à 7 500 F contre les classiques qui coûtent 6 800 F. Le délégué régional de la Cicam dément fortement l’existence de deux types de tissu sur le marché. « Nous ne reconnaissons pas l’existence de deux textures du pagne du 8 mars. C’est une spéculation créée par les vendeurs véreux pour se faire de l’argent», a-t-il indiqué.
A quelques mètres du marché des pagnes, Germaine Tchouya, couturière, installée devant sa machine à coudre attend des clientes. Sous son comptoir de fortune, quelques pièces de « Kaba » sont accrochées. Les prix varient en fonction de la qualité de tissu et du matériel utilisé. La taille pour enfant est vendue entre 4 000 F et 5 000 F. Pour les jeunes filles, le prix oscille entre 9 000 F et 10 000 F. Pour les adultes, il faut débourser entre 12 000 F et 20 000 F. La main d’œuvre pour les clients ayant déjà leur tissu varie entre 5 000 F et 20 000 F, « tout dépend du modèle choisi », précise Germaine Tchouya.
Au Cameroun, le port du pagne du 8 mars, remonte à l’an 2000. «Depuis cette année- là, une ligne est réservée dans mon budget annuel pour l’achat de ce tissu pour moi et pour mes enfants, affirme Tiha Saratou, cliente.