Pour Philippes Poreau Defarges « Une alliance est une composante essentielle au sens classique des relations internationales ».
En effet, les rapports diplomatiques entre le Cameroun et la Chine datent de 1971. C’est à cette date que les véritables relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies. Le début de ces relations a été mutuellement bénéfique pour les deux États. Déjà qualifiés de pays « frères et amis », les deux pays ont vu leurs rapports se renforcer et se conforter avec le temps. Quelques datent importantes serviront de dossier à notre illustration.
Sur le plan politique il faudrait noter historiquement que la Chine s’était engagée à cesser de soutenir l’Union du Congrès du Peuple (UPC), un groupe de guérilla marxiste qui avait mené une insurrection contre le gouvernement du Cameroun. Cet ainsi que le Cameroun reconnaitra la République populaire de Chine (RPC) et rompait ses liens avec la République de Chine (ROC), autrement connue sous le nom de Taiwan. Le premier président du Cameroun Ahmadou Ahidjo, s’est rendu en Chine en 1973 pour rencontrer Mao Zedong, ce qui fait de lui le premier chef d’État africain à se rendre en Chine après les périodes les plus violentes de la révolution culturelle. Ahidjo est retourné en Chine quatre ans plus tard pour rencontrer le successeur de Mao, Hua Guofeng. Cette coopération durant cette période reposait sur des projets à forte visibilité, construction du palais présidentiel en 1977 et également en matière d’infrastructures construction du barrage de Lagdo en 1982. De 1970 à 1980 des accords commerciaux et culturels ont été signés pour renforcer les rapports entre les deux États.
Sur le plan militaire, la coopération militaire a été initiée en 1970 et se concentrait sur la vente d’armes légères et la formation militaire.
Les relations se sont poursuivies même après la démission de M. Ahidjo de la présidence en 1982, à laquelle a succédé le président Paul Biya.
Une Nouvelle ère et une nouvelle vision de la Chine
En l’an 2000, la République populaire de Chine lance » le mouvement Zouchuqu » qui signifie voir au-delà des frontières. Ce mouvement permettra à la Chine de multiplier par 40 ses investissements à l’étranger.
En 2016, c’est une année décisive dans les relations diplomatiques entre la Chine et le Cameroun : En effet, les échanges bilatéraux et commerciaux vont atteindre 1510 milliards de francs CFA ce qui a propulsé la Chine au rang de premier partenaire commercial du Cameroun et également au rang de premier Pourvoyeur d’investissement Étrangers (IDE) dans des grands projets qui se situent notamment dans le cadre de l’alimentation en eau potable, santé, infrastructures routières et portuaires, logements sociaux, aéronautique civile, etc…
En 2018, ces rapports ont été confortées par les 6e et 7e séjours du Président de la République Camerounaise S. E Paul Biya en Chine chez son homologue chinois S. E Xi Jinping qui venait d’être sollicité au plan interne lors du 19e congrès du Parti Communiste chinois qui s’était tenu du 18-24 octobre 2017.Tout d’abord en mars 2018 lors d’une visite d’Etat et en septembre de la même année lors du 3e forum de la coopération Chine-Afrique.
Pour Sortir, dans son but d’accompagner le Cameroun dans son projet « horizon 2035 » une série d’accords (8) a été signée entre les deux pays en 2018.Avec un don sans contrepartie d’une somme de 334 milliards pour 2018, et 84 milliards de francs CFA pour les années 2019,2020 et 2021.
Il est à souligné qu’avec sa place de membre permanent du conseil de sécurité des N.U et la montée en puissance de la Chine sur l’échiquier mondial comme puissance, on est à mesure d’affirmer qu’à l’image de l’évolution de la Chine les rapports avec le Cameroun se sont solidifiés. Et nous font poser la question suivante : La Chine est -elle pour le Cameroun une « réponse aux nouveaux défis mondiaux du XXIe siècle » ?