Le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh commence à perdre son influence auprès du président de la République Paul Biya, au profit de Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du Cabinet civil qui commence à imposer ses idées. Le covidgate commencerait-il à faire des dégâts ?
Au sein du palais de l’Unité de Yaoundé, deux clans se livrent une guerre silencieuse pour le pouvoir. Il y a tout d’abord le « tout puissant » secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh qui bénéficie du soutien inconditionnel de la première dame Chantal Biya. Celui que la presse locale et même internationale présente comme le bras-droit de Paul Biya, ne jouit cependant plus de la même souveraineté qu’autrefois. Selon des sources concordantes, ce dernier serait sur le point de perdre la délégation de signature du président. On se rappelle que le Président camerounais, Paul Biya avait signé le «Décret No2019/043 du 5 février 2019 accordant délégation permanente de signature à Ngoh Ngoh Ferdinand, Secrétaire Général de la Présidence de la République». Ce document qui n’avait jamais été rendu public par la présidence, s’est retrouvé en circulation sur les réseaux sociaux depuis le 6 mai 2019 et suscitait alors des réactions diverses. « La lente disgrâce de Ferdinand Ngoh Ngoh, déjà perceptible avec les scandales liés à la construction des infrastructures de la coupe d’Afrique des nations que le Cameroun abrite dès janvier 2022, s’est brusquement accélérée ces dernières semaines avec son implication dans ce qui est considéré comme le plus grand scandale financier que le Cameroun ait jamais connu : le Covidgate. Et aujourd’hui, le FMI exige l’arrestation des ministres concerné. Une raison plus que valable qui aurait milité au retrait du cachet sec au Sgpr, au profit du Dcc, relève notre source. Le président Paul Biya qui a tenu à reprendre les choses en main après la découverte des détournements des fonds covid entendrait faire un grand ménage dans ses écuries dès son retour de son voyage. D’où l’interdiction de sortie du territoire de tous les membres du gouvernement et autres gestionnaires des fonds alloués au Covid-19. Pour plus de sécurité, il aurait demandé que son cachet sec soit retiré des mains du Sgpr. En attendant son retour.
Le diktat du FMI
C’est l’une des exigences formulées à l’endroit du pouvoir de Yaoundé par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) avant d’approuver les accords triennaux au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) en faveur du Cameroun. Il demande que les dérives de gestion relevées dans le rapport d’audit des fonds Covid-19 soient sanctionnées. Le 29 juillet 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé des accords triennaux au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) en faveur du Cameroun, d’un montant de 689,5 millions de dollars (environ 375 milliards de F CFA). Comme tous les programmes du FMI, les accords du 29 juillet étaient sous-tendus par un certain nombre de conditions dont trois principales que sont : (i) un audit de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême et sa soumission aux services du FMI, au Premier Ministre, au Sénat et à l’Assemblée Nationale ; (ii) la publication des informations sur les marchés en rapport avec la COVID-19 et, (iii) la publication au titre de l’année 2020 du rapport d’exécution du Compte d’Affectation Spécial COVID-19. Si ces conditions ont été remplies et jugées satisfaisantes par son Conseil d’Administration, le FMI ne cache pas ses préoccupations à propos les dérives de gouvernance, de corruption et d’absence de transparence dans le cadre de la gestion des fonds Covid au Cameroun. Bien plus, le FMI demande que les dérives de gestion relevées dans le rapport d’audit soient sanctionnées. Sans détours, le FMI indique qu’« il conviendrait aussi de remédier aux faiblesses dans le domaine du contrôle et de la surveillance, ainsi que d’entreprendre des démarches pour enquêter sur les infractions administratives et pénales et les sanctionner ». Depuis que la décision de lui retirer le cachet est tombée, Ferdinand Ngoh Ngoh serait dans ses petits souliers. Ce qui constituerait un désaveu considérable pour le protégé de Chantal Biya. Une situation qui constituerait une aubaine pour Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du Cabinet civil de la présidence, neveu de Paul Biya. A en croire notre source, ce dernier profiterait de sa lente déchéance, pour imposer progressivement ses idées.