Le Secrétaire général à la Présidence de la République, le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh, est au centre de l’actualité nationale depuis des mois. A tort ou à raison, son nom est associé à plusieurs affaires sensibles concernant la gestion des fonds publics dans le cadre de certains grand projets. Au point où l’on annonce même d’un moment à l’autre son limogeage. Nous revenons sur cet article déjà publié il y’a quelques jours dans ce même journal.
Dans les réseaux sociaux, les médias classiques, et même au sein de la population, le nom du Sgpr est mangé dans toutes les sauces, certainement parfois contre sa volonté. Mais on peut tout de même dire sans risque de se tromper que jamais auparavant un haut commis de l’Etat n’été autant mis en orbite dans les affaires névralgiques de la République nuits et jours. Certaines personnes croient dur comme fer que c’est sa proximité avec le Chef de l’Etat, dans le cadre de sa fonction, qui peut le pousser à s’exposer en fonction des dossiers sensibles qu’il doit traiter au quotidien. D’autres langues par contre se délient et soutiennent mordicus qu’en dehors du cadre que lui réservent ses prérogatives, le Sgpr est partie prenante non seulement dans plusieurs affaires de gros sous, mais aussi dans des batailles de positionnement qui enivrent certains pontes du Pouvoir.
Son nom revient ainsi régulièrement dans des dossiers de passation de certains marchés en rapport avec les préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations, allant du transport des préfabriqués pour la construction du stade d’Olembe, le marché d’achat des ambulances, la réfection de certaines voiries urbaines…achat des équipements médicaux. Tout cela à hauteur des centaines de milliards de francs CFA. Il en est de même des marchés passés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Certains travaux et livraisons auraient été confiés aux entrepreneurs de bas étage, tout simplement parce qu’ils auraient bénéficiés des accords en haut lieu. On n’oublie pas que récemment il a fait la Une de plusieurs tabloïdes au sujet de la libération de l ancien ministre Basile Atangana Kouna. On assiste donc dans l’espace public aux débats de tranchés qui s’entrechoquent sur le véritable rôle qu’a joué le Sgpr dans toutes ces affaires. Et même plus, l’on s’interroge sur le contrôle qu’il exerce auprès du Gouvernement, car à bien y regarder de près, on a souvent eu l’impression que le Sgpr confond souvent le Premier Ministre Chef du Gouvernement. Centaines décisions prises par la Sgpr résistent difficilement à la critique des férus de la haute Administration surtout lorsque que certains termes reviennent sans cesse au point de créer la confusion dans le public.
« Sur très hautes instructions de Monsieur le Président de la République »
Les camerounais sont presque déjà habitués aux termes « sur très hautes instruction de Monsieur le Président de la République », dans le cadre de la mise en œuvre de certaines décisions hautement stratégiques du Chef de l’Etat, ou alors du déploiement du Sgpr sur le terrain. Si dans la forme ces instructions sont légales, dans le fond il y a de plus en plus un agacement perceptible dans le sérail. On est arrivé des fois à s’interroger non seulement sur l’authenticité de ces instructions émanant du Président de la république dit-on, mais aussi sur leur efficacité et perspicacité. On en veut pour preuve l’onde de choc qui a traversé le corps judicaire il y a deux ans lorsque le Sgpr avait bien voulu demandé au Minjustice Laurent Esso de bien vouloir appliquer les hautes instructions du Président de la République pour procéder à la libération de l’ancien ministre Basile Atangana Kouna selon des dispositions de la loi. Le Garde des sceaux, ancien Sgpr lui-même, et ancien Mindef, n’avait pas donné suite à ces sollicitations, certainement après des vérifications par ses réseaux. Et pas plus tard que le 18 janvier 2022, on a eu connaissance d’une autre correspondance du Sgpr cette fois ci adressée au CONSUPE, et dans laquelle il demande « d’ordre du Chef de l’Etat » de bien vouloir procéder à l’audit des ressources issues des chapitres budgétaires 65 et 94 sur la période allant de 2010 à 2021. Dans le même courrier, il est instamment demandé au CONSUPE de « faire parvenir après objet rempli, le rapport y afférant en vue de sa très haute appréciation par le Chef de l’Etat… ». Seulement au vue de ce document, et d’un autre qui retrace les différentes dépenses effectuées par le Sgpr dans le cadre de ces chapitres, il y a matière à suspicion car près de 130 milliards auraient été utilisés dans ce champ. La saisine du CONSUPE dans ce cas, serait donc une décision plus que surprenante, sauf si évidemment, l’instruction, vient hautement du Président de la République.
F. Ngoh Ngoh, sur tous les fronts
Selon certains observateurs de la scène politique nationale, la fidélité restée intacte que voue le Sgpr à son patron de président de la République serait ce petit truc qui gêne les réseaux et autres clans en course pour la succession du président de la République Paul Biya. Il n’est plus utile de dire ici que, depuis son arrivée au Secrétariat général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh s’est constitué en un véritable mur de corail pour qui veut atteindre son patron et les intérêts de la République. L’on se remémore que pour le bien de la Nation, et bénéficiant d’une autorisation de signature du Président Paul Biya, le valeureux fils de Minta a fermé la porte au nez à plusieurs structures et sociétés comparées à des sangsues, en mission pour la dilapidation du pauvre petit contribuable camerounais. L’exemple des marocains de la CDE et de leurs associés camerounais n’est que ce cheveu dans la sauce de cette enrichissement météorique qui a été stoppée net au niveau du Secrétariat général de la Présidence de la République.
Derrière le visage d’ange et bonimenteur qu’affiche Ferdinand Ngoh Ngoh, se cache une personnalité de fort caractère. Le Sg/pr fait partie de ces hauts commis de l’Etat plus guidés par l’envie de servir la patrie pour le bien-être de leurs concitoyens plutôt que de se servir. Doux et même sournois en présence du Chef de l’Etat, il est un adepte des missions bien accomplies à lui confiées par le chef de l’Etat. Son exercice favori serait de se consolider et protéger le pouvoir de son patron. C’est ce qui fait dire à certains, notamment dans sa Haute Sanaga natale, qu’il ferait des rapports et autres comptes rendus sans complaisance à sa hiérarchie, sur des postulants qui auraient le profil de l’emploi et pourraient être sollicités pour servir auprès du président Paul Biya. Le cas de la Délégation générale à la sureté nationale est patent.
Certains analystes voient en son comportement, les effets d’un patriote doublé d’une conscience professionnelle élevée. L’on pense dans ce sens que, c’est ce qui pousse le chef de l’Etat à lui faire davantage confiance en ce qui concerne la gestion des affaires de la République. Le fait qu’il ait diligenté certains dossiers délicats engageant la vie de la Nation, ne lui ayant pas donné, comme à certains de ses prédécesseurs, « la grosse tête .