mexxdecins-780x440

Le président de la République, Paul Biya prescrit au secrétaire général des services du Premier ministère (SGPM), Séraphin Magloire Fouda, de prendre « toutes les dispositions utiles et nécessaires permettant de garantir l’organisation de l’élection du bureau de l’Ordre national des médecins du Cameroun, dans des conditions de sérénité, d’objectivité et de transparence ».

Cette correspondance que le SGPR a adressée au SGPM date du 16 janvier dernier. C’est ce même jour que le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, a fait savoir aux médecins que les élections qui devaient se tenir le 18 janvier dernier à Yaoundé ont été reportées sine die. C’est le deuxième report après celui du 29 décembre dernier. Est-ce une simple coïncidence ? Difficile à dire pour le moment. Toutefois, une constance demeure depuis la première tentative du 29 décembre 2022 : le ministre Malachie Manaouda est accusé de favoritisme par certains candidats en lice pour le poste de président du conseil de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). Pour le dire, certains n’y vont pas avec le dos de la cuillère. En parlant du présumé soutient que Malachie Manaouda apporte à un des sept candidats, le Dr Théodat Manga, en campagne pour la présidence du conseil de l’ONMC, se lâche : « on en est presque à regretter qu’il ne puisse pas le nommer, cela simplifierait les choses pour nous tous ». Mais malgré ces deux échecs à faire tenir une assemblée générale élective, le membre du gouvernement reste enthousiaste. « J’exhorte cependant les uns et les autres à demeurer mobilisés et déterminés pour construire un ordre fort et fiable », a twitté Malachie Manaouda dans la soirée du 16 janvier. En l’absence de toutes explications officielles sur ce nouveau report, les indiscrétions sur une intervention de la présidence de la République se multiplient. Le 13 janvier dernier, le Pr Aimé Bonny a transmis un manifeste au palais présidentiel pour se plaindre de l’ingérence du ministère de la Santé publique dans l’organisation des élections à l’ONMC. Cet agrégé en cardiologie énumère un chapelet d’accusations contre Malachie Manaouda dans sa correspondance.   « J’accuse le ministre de la Santé publique de soutenir un candidat qui oblige les médecins de son hôpital de voter pour lui. Pour ce faire, il paie leurs arriérés de cotisation ordinale, utilise les bus de l’hôpital ou loués par l’hôpital (argent public) pour transporter du bétail électoral que représentent ces médecins », écrit le Pr Aimé Bonny. Face à toutes ces accusations, Malachie Manaouda s’est toujours défendu de soutenir un candidat. Une position qui n’a pas changé jusqu’ici. Sauf que le membre du gouvernement n’est toujours pas parvenu à convaincre tous les candidats. La preuve, cinq d’entre eux ont boudé la réunion de concertation qu’il a organisée la semaine dernière. Il revient maintenant à Séraphin Magloire Fouda de ramener la sérénité dans ces élections, comme le recommande le président Paul Biya.

Feuilleton électoral

Ce dernier reproche aussi au ministre une série d’entorses aux textes en vigueur. « Il a violé l’article 85 en convoquant une seconde assemblée générale élective en lieu et place du président du bureau de l’assemblée générale élective. En plus, cette convocation précipitée pour le 18 janvier 2023 ne respectait pas le délai légal de 30 jours », argue le Dr Aimé Bonny. C’est autant de critiques que partagent plusieurs candidats au poste de président de l’ONMC. Une source crédible susurre que certains des candidats ont imité le Pr Aimé Bonny en chargeant Malachie Manaouda auprès du président de la République. Quoi qu’il en soit, plusieurs de ces candidats continuent de s’exprimer librement contre la capitalisation des élections. « L’ordre est une institution privée à caractère public par ses missions, aucune autre institution ne saurait se mêler à la nôtre, ce serait considéré comme une “violation du territoire et on ne saurait accepter cela” », se plaint le neurochirurgien Claude Bernard Kamta Ngui, l’un des sept candidats en lice. Mais rien de concret n’indique que ce nouveau report est une injonction de la présidence de la République. Tout comme personne ne sait vraiment comment ce feuilleton électoral va se terminer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *