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Alors que Jean Sylvain Mvondo s’est vu débarquer manu militari d’un vol de la compagnie française  en partance pour l’Hexagone il y’a quelques semaines, Philémon Zo’o Zame serait hanté par l’interdiction  de sortir du pays qui lui ferait perdre le sommeil. Les fils du ‘’pays organisateurs’’ seraient ils les premiers à ouvrir le bal des nouvelles arrestations ? L’imminence du tsunami  tant redouté dans le sérail ces derniers temps ne fait plus l’ombre d’un doute. Panique dans le département du Dja et Lobo! Evocation.

Lors de son discours du 31 décembre 2022 des vœux à la nation, le président Paul Biya a fait une série d’annonces dont une a retenu l’attention. Il s’agit du probable retour de l’opération épervier, du nom de cette opération ‘’mains propres’’ qui a déjà vu l’emprisonnement de plusieurs anciens ministres, directeurs généraux des sociétés d’Etat et bien d’autres hauts commis de l’administration. « L’an dernier, dans des circonstances similaires, je vous avais fait part de mon souci de renforcer la gouvernance dans la gestion des affaires publiques et de maîtriser les dépenses de l’État. Je peux vous assurer que ce souci demeure constant et intangible. Aussi, je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s’enrichissent illicitement, en spoliant l’État, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes ». De quoi faire trembler tous les gestionnaires indélicats de la fortune publique. Bien plus qu’une mise en garde, l’annonce présidentielle avait clairement les allures d’une menace. L’on comprend aisément pourquoi avant le tsunami annoncé (Cangate, Covidgate…), et selon une source proche de ces dossiers, Paul Biya voudrait commencer par ses  ‘’propres  frères’’, ceux-là même qui devraient prêcher par l’exemple, mais qui passent le temps à trainer son image dans la gadoue, et partant, celle de tout un département. Si le cas d’Abah Abah et autres n’a pas suffisamment été dissuasif, Jean Sylvain Mvondo et Philémon Zo’o Zame l’apprendront bientôt à leurs dépends, des dires de notre source. Ces deux larrons seraient en ligne de mire du rapace vorace pour avoir distrait les fonds publics.

Le ‘’fonctionnaire le plus riche’’

Pour ceux qui doutaient encore de la ferme volonté du chef de l’Etat cette fois-ci d’en finir avec les bandits à col blanc, le Directeur de la Programmation et des Investissements Publics (DPIP) au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) serait justement en train de l’expérimenter. Pour rappel, en date du 08 janvier dernier, Jean Sylvain Mvondo, le non moins président de la section Rdpc du Dja et Lobo 1      , sentant le pays commencer à bruler sous ses pieds, aurait voulu quitter le pays en catimini à partir de l’aéroport Yaoundé Nsimalen, pour se mettre hors de portée de l’épervier. Alors qu’il avait déjà rempli toutes les formalités relatives à son voyage, il a été débarqué de l’avion manu militari comme un malpropre. En cause, il serait l’un des spoliateurs des lignes 94, 65 du Minepat qui continuent de faire coules beaucoup d’encre et de salive sur toute l’étendue du territoire national. En attendant les résultats de l’audit commandé par le chef de l’Etat, pas question que les uns et les autres se soustraient à cette purge qui se voudrait chirurgicale. Et notre source est péremptoire, le ‘’fonctionnaire le plus riche’’ du Cameroun dont le nom a fait la une des journaux ces derniers mois auraient perdu le sommeil depuis belle lurette. Et ce n’est pas le ‘’fauteuil royal’’ d’une valeur de 200  millions de FCFA offert au président de la République (offre refusée) lors de son quarantième anniversaire à la  tête du Cameroun qui pouvait arranger les choses. Au contraire…

Philémon Zo’o Zame et la régulation à l’envers

Aurait-on remplacé une fenêtre par une porte à la tête de l’Agence de régulation des Télécommunications (ART)? C’est le moins que l’on puisse dire au vu du pillage perpétré par l’actuel Directeur général de cette entreprise. On se rappelle encore de ces mots du ministre des Télécommunications lors de son installation: « Si la promotion à un poste de responsabilité représente un motif légitime de satisfaction, il n’en demeure pas moins qu’elle fait appel à de nouveaux défis ; un bon régulateur applique la réglementation en vigueur sans état d’âme. Il est un acteur fort garantissant l’égalité de traitement et l’équité envers tous les opérateurs de réseaux, ainsi que les droits des utilisateurs finaux qui s’avèrent être le maillon faible de la chaine ». Malheureusement, c’est tout le contraire de ces recommandations que le Dg a implémenté.  A peine 2 ans à la tête de cette auguste structure, Zo’o Zame annonçait déjà les couleurs. (Il avait été nommé le 08 juin 2017). Et notre source de nous rappeler qu’en novembre 2019, le Tribunal criminel spécial (TCS) a reçu une dénonciation des actes de détournements des deniers publics impliquant le directeur général (DG) de l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Le document de quatre pages abondamment relayé sur les réseaux sociaux  recensait une série de faits allant à l’encontre de l’orthodoxie financière mis à la charge de Philémon Zo’o Zame.  C’est ainsi qu’il a été auditionné le 9 octobre 2020 par le corps spécialisé des officiers de police judiciaire (OPJ) du Tribunal criminel spécial (TCS) à Yaoundé. Délaissant la procédure du transport judiciaire, souvent appliquée à certains hauts responsables auditionnés dans leur propre cabinet, c’est dans les locaux mêmes de la haute juridiction qu’il a été invité à se rendre. Et c’était au moins la troisième fois, précise une source judiciaire proche du dossier, qu’il était ainsi auditionné en qualité de « suspect » sur instructions du procureur général du Tcs, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu. Dans ce dossier, qui selon toute vraisemblance n’aurait pas encore révélé tous ses contours ni ses acteurs, M. Zo’o Zame, apprend-on, de notre source à la chancellerie judiciaire, était invité à apporter des justifications sur des dénonciations de malversations financières, portées en leur temps à l’attention du TCS par celui qui était alors président du conseil d’administration (PCA) de l’Agence de Régulations des Télécommunications. On se souvient en effet que, dans une correspondance à lui adressée le 13 novembre 2019, Hessana Mahamat pointait de nombreuses «irrégularités» financières ainsi que des dysfonctionnements, dans le management du régulateur. Dans cette saillie, l’ex-PCA mentionnait la présence, dans le traitement salarial du directeur général, d’une indemnité de non-logement qui s’élève à 900.000 FCfa, alors qu’il est déjà logé par l’ART dans une résidence dont le loyer s’élève à 2 millions de FCfa, le paiement, dans le salaire du même DG, d’une prime d’ancienneté de 18 ans, «dont le montant ne saurait correspondre à l’ancienneté de l’actuel directeur général, nommé il y a à peine deux ans». Dans la même veine figurait le paiement, dans le bulletin de paie de Philémon Zo’o Zame, d’une indemnité compensatrice d’un montant de 1,8 million de FCfa, alors que celle des directeurs pointait à 300.000 FCfa. Face à ce qui s’apparentait à un détournement de deniers publics, Hessana Mahamat avait alors rappelé qu’il était, de la compétence du conseil d’administration, de remédier aux insuffisances de la grille salariale s’il y en a, et non au Directeur Général de procéder sans autorisation préalable dudit conseil. «En vous rappelant enfin que la combinaison des irrégularités ci-dessus évoquées à l’avantage du Directeur Général, ainsi que d’autres responsables avec la suppression abusive et irrégulière de l’indemnité compensatrice d’échelon à certains responsables, ne sont pas de nature à garantir un bon climat social au sein de l’ART, je vous enjoins de remédier sans délai à la situation en objet et de procéder à l’assainissement du fichier du personnel de l’ART», avait éructé l’ex- PCA. Au vu de tout ce qui précède, sauf un miracle pourrait sauver ce fils du Dja et Lobo. Just wait and see.

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