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Secoué par le décès du maréchal Idriss deby depuis le 20 avril 2021, le Tchad traverse une période d’incertitude tant au plan national qu’au plan international.

La mise sur pied d’une commission militaire de transition ( CMT) en vue de consolider mais surtout de booster le pays commence à porter ses fruits :
★ au niveau international : les deux fils ( Mahamat et Abdelkrim deby) du défunt Maréchal mènent une vaste campagne diplomatique avec notamment une série de voyages officiels au Niger, Nigeria, Congo Brazzaville, Cameroun, etc…
Ces représentations diplomatiques nous démontrent à suffisance que le CMT vise à consolider ses rapports avec les partenaires  » traditionnels » dont il fait front commun.
★ un plan national, sur les traces des descentes inopinées qu’avaient instaurées le maréchal Deby de son vivant, (on se souvient encore de celle faite le 17 août 2018 à l’entrepôt de la douane de Ngueli pour mettre un terme à des problèmes de malversations financières) le CMT mène à l’intérieur des frontières tchadiennes un véritable combat contre les détournements frauduleux. Et c’est ainsi dans une correspondance en date du 4 mai 2021, le ministre des finances et du budget du Tchad TAHIR HAMID NGUILIN fait porter à la connaissance du gouverneur de la BEAC dont le siège se trouve à Yaoundé la décision du gouvernement tchadien de procéder au << retrait du directeur national de la BEAC pour le Tchad>> et par la suite il a été question de la sortie en dehors tu territoire tchadien de certains cadres en attendant que la lumière soit faite sur le phénomène de malversations financières qui mine le pays.
★ quelle analyse faut-il faire au regard du contexte sociopolitique ?

Tout d’abord nous dirons en nous appuyant sur le rapport de l’institut International de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) sur les dépenses militaires mondiales de l’année 2020 que concernant l’Afrique, le continent a effectué 43milliards de $ de dépenses militaires en 2020 contre 40,9 l’année précédente. Que compte tenu du contexte sécuritaire plus ou moins stable avec la nébuleuse secte boko Haram au niveau des frontières et mais à aussi des bandes armées (FACTS) à l’intérieur du pays, le pays doit avoir une parfaite maîtrise sur ses finances et son économie pour mieux gérer et organiser le déploiement de son artillerie militaire en fonction des besoins sur le terrain.
Sous un autre angle, la rupture de confiance du directeur de la BEAC tchad dans un contexte  » d’incertitude » sans discréditer le CMT, peut être perçu comme un signe du nouvel homme fort de n’djamena de marquer par signal fort sa présence par l’expulsion ou tout simplement la mise à l’écart des contrevenants à sa vision du pays. Puisque la directeur national de la BEAC pour le Tchad n’est pas le seul à être concerné par ce retrait de confiance si au plan international la situation semble un peu claire, la situation interne quant à elle est encore floue. D’où la question de savoir : dans quel dispositif géostratégique entre rupture et continuation va s’inscrire le CMT à l’égard des collaborateurs nationaux et internationaux hérités de la politique du regretté maréchal ?
Enyegue Édouard Brice Trésor, chercheur en sciences politiques et en études géostratégiques.

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