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A l’Assemblée nationale, il y a quelques jours, les élus ont dénoncé des pratiques et des irrégularités qui plombent le secteur foncier.

L’accaparement des terres au Cameroun par une minorité. Une préoccupation revenue plusieurs fois dans le plaidoyer des députés à l’endroit du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi. C’était au cours de la séance plénière spéciale sur la gestion et la réforme foncière, présidée par l’hon. Kombo Gberi, vice-président de l’Assemblée nationale. Selon les parlementaires, une injustice criarde s’enracine dans le domaine de la gestion foncière au Cameroun. « Les minorités des riches, celle de la classe administrative et économique, s’accaparent des terres au Cameroun au détriment des populations vulnérables et sans défense », s’est offusquée l’hon. Marguerite Dissake. Des restrictions à l’accès à la terre concernant certaines couches sociales, en particulier les jeunes et les femmes. Par ailleurs, l’on note une multiplication des conflits et des litiges liés à l’insuffisance des outils de modernisation de la gestion foncière. A ceci, se greffe l’insuffisance de la protection des droits des collectivités coutumières sur leurs terres ancestrales. L’on note également la difficile prise en compte des spécificités du foncier rural, face aux perspectives et exigences du développement agricole et la nécessité de garantir l’expression des coutumes. L’autre préoccupation soulevée est celle des indemnisations. Les députés ne comprennent pas toujours quels sont les mécanismes activés pour gérer par exemple les indemnisations relatives aux « expropriations pour cause d’utilité publique ». Pour les élus du peuple, « il est douloureux que des familles qui ont vu leurs titres fonciers abandonnés à l’administration, et qui ont perdu leurs biens ne puissent pas, après des années, être indemnisées. Alors que les discours que nous entendons sont que ces indemnisations sont souvent faites après l’expropriation ». A cette difficulté liée aux paiements des droits des personnes déguerpies, s’ajoutent l’acquisition des titres fonciers et leur sécurisation, et l’obsolescence des textes juridiques qui encadrent ce processus. L’hon Cabral Libii est, quant à lui, revenu sur les déguerpissements et les démolitions perpétrés à Douala au lieu-dit New Town aéroport le 26 juin dernier. Pour lui, la mise en demeure qui est censée être servie 30 jours avant, par l’autorité administrative, l’a été pour le cas d’espèce seulement deux jours avant. Il a également souligné d’autres irrégularités liées à ces opérations, notamment le difficile accès aux titres de propriété par l’autorité morale qui a demandé ces déguerpissements. L’élu du peuple a par ailleurs insisté sur l’acquisition peu aisée des titres de propriété. « Des milliers de Camerounais sont virtuellement riches des hectares de terre hérités coutumièrement de leurs ascendants. Mais ils ne peuvent en jouir, attendant patiemment d’en être dépossédés par les riches et les puissants, faute de titre foncier, a martelé le député.

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